La manie bipolaire, ou simplement la manie, est une phase du trouble bipolaire. Elle se caractérise par des périodes prolongées d’humeur anormalement élevée ou irritable, d’énergie intense, d’accélération des pensées et d’autres comportements extrêmes et exagérés. Un épisode maniaque peut être entrecoupé de périodes de dépression au cours desquelles un individu peut présenter des symptômes tels que la fatigue, la tristesse et le désespoir.
Les signes et les caractéristiques de la manie bipolaire peuvent varier d’une personne à l’autre et peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines.
Variations
La manie s’inscrit dans le puzzle bipolaire de différentes manières selon le type de trouble bipolaire concerné. D’une manière générale :
- Le trouble bipolaire I se caractérise par de graves épisodes de manie et, couramment, par des épisodes de dépression.
- Le trouble bipolaire II comporte des épisodes hypomaniaques qui alternent avec des périodes de dépression sévère.
- Le trouble cyclothymique comporte des épisodes de symptômes hypomaniaques entrecoupés de symptômes de dépression.
Les signes « classiques » de la manie présente dans le trouble bipolaire I sont peut-être ce que l’on entend le plus souvent par manie bipolaire. Le trouble bipolaire II se caractérise par des périodes d’exaltation plus légères, appelées hypomanie, qui sont généralement de plus courte durée et plus faciles à gérer. L’hypomanie peut évoluer en manie.
En outre, il peut y avoir des spécificateurs qui caractérisent davantage les troubles bipolaires, notamment la détresse anxieuse, les cycles rapides, les caractéristiques mixtes, mélancoliques, atypiques ou psychotiques. Les épisodes peuvent également avoir un caractère saisonnier.
Pour confirmer ou infirmer une manie, un professionnel de la santé mentale agréé recherchera une période de plus d’une semaine d’humeur élevée ou irritable persistante avec une activité et une énergie accrues, accompagnée d’au moins trois des éléments suivants :
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- Rythme d’élocution accru marqué par une verbosité rapide et incessante, y compris la pression de continuer à parler (discours sous pression) même lorsque d’autres personnes essaient de parler
- Croyances grandioses et estime de soi exagérée : la personne croit qu’elle est meilleure que quiconque pour faire quelque chose ou qu’elle est capable d’accomplir une tâche difficile en quelques heures plutôt qu’en quelques jours ou semaines
- Réduction du besoin de sommeil et absence de sensation de fatigue en cas de manque de sommeil
- Fuite d’idées et/ou accélération des pensées qui se manifestent par un flux de conscience continu, un cycle répétitif de pensées, ou par des pensées fragmentées et incohérentes : Pour certains, il s’agit simplement de pensées déconnectées et très rapides (course).
Être facilement distrait, incapable de se concentrer ou fixé sur une tâche dont vous ne pouvez pas vous détacher
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- Une activité accrue dirigée vers un but ou une agitation psychomotrice (comme faire les cent pas ou se tordre les mains) est une forme grave d’agitation qui se manifeste par des mouvements inutiles, de la nervosité et/ou des mouvements répétitifs.
- Mauvais jugement et poursuite accrue d’activités risquées ou dangereuses, y compris le jeu, les dépenses excessives ou somptuaires et les comportements hypersexuels
Dans des circonstances extrêmes, une personne peut présenter des symptômes de psychose, définis comme une rupture avec la réalité caractérisée par des hallucinations, des délires ou une paranoïa.
Le degré de sévérité, ainsi que l’absence de psychose, sont des éléments qui permettent souvent de distinguer la manie de l’hypomanie.
Diagnostic
Il n’existe pas de test de laboratoire permettant de diagnostiquer la manie. Certaines maladies peuvent affecter votre humeur, et votre médecin peut donc effectuer des tests de laboratoire pour écarter de tels problèmes. Il peut ensuite procéder à un examen physique, vous interroger sur vos antécédents médicaux et familiaux, puis évaluer vos signes et symptômes
Si vous n’avez pas de médecin spécialisé en santé mentale, vous pouvez d’abord consulter votre médecin traitant (qui devrait pouvoir vous orienter vers un médecin spécialisé). Veillez à discuter de vos symptômes et de vos comportements avec votre médecin afin de lui fournir le plus de détails possible – plus vous serez précis, mieux ce sera.